Une nouvelle recherche réalisée à l’Université McMaster, visant à comprendre la réponse immunitaire aux vaccins contre la COVID-19, a révélé que certains résidents d’établissements de soins de longue durée ne présentaient plus de taux d’anticorps élevés plusieurs mois après leur deuxième dose, ce qui appuie directement les décisions gouvernementales de fournir des troisièmes doses.
L’étude, financée par le gouvernement du Canada par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), a révélé que plus de 97 % des résidents ont produit une réponse initiale en anticorps susceptible de fournir une protection contre le virus.
Trois à cinq mois après avoir reçu leur deuxième dose, les chercheurs ont constaté une baisse du taux d’anticorps chez environ 20 % des résidents, au point que la réponse en anticorps pourrait ne pas être assez forte pour assurer une protection efficace contre le virus.
« Les vaccins ont bien fonctionné dans nos centres d’hébergement, mais nous devons faire preuve d’une vigilance constante pour déterminer dans quelle mesure les vaccins et les autres mesures protègent les résidents vulnérables », a déclaré Andrew Costa, codirecteur du groupe de travail Global Nexus du Canada sur la gestion de crise et le renouvellement des soins de longue durée et titulaire de la chaire Schlegel en épidémiologie clinique et vieillissement à l’Université McMaster. « L’étude continue de faire la lumière sur les risques qui pourraient se présenter. »
Environ 70 % des décès liés à la COVID-19 au Canada sont survenus dans des établissements de soins de longue durée ou des centres d’hébergement.
« Bien qu’il soit clair que les niveaux d’anticorps diminuent après une deuxième dose de vaccin, cela ne signifie pas nécessairement qu’une personne est vulnérable à la maladie, car d’autres facteurs contribuent à son immunité. Cela dit, la diminution des anticorps chez les résidents des établissements de soins de longue durée était si importante par rapport aux Canadiens plus jeunes et en meilleure santé qu’une troisième dose est certainement une approche prudente pour éviter davantage de décès et de maladies », a déclaré le Pr Costa.
Les chercheurs ont également examiné les réponses immunitaires aux vaccins SpikeVax de Moderna et Cominarty de Pfizer-BioNTech. Si les deux vaccins ont produit de bons taux d’anticorps, la plupart des résidents ont eu une réponse plus forte au vaccin Moderna, qui contient une plus grande quantité d’ARNm.
« Il y a plusieurs raisons pour lesquelles il serait judicieux d’utiliser le vaccin SpikeVax/Moderna pour les troisièmes doses et pour les personnes âgées et fragiles à l’avenir. En effet, il contient une plus grande quantité de l’ingrédient actif, ce qui permet parfois de donner un coup de pouce au système immunitaire vieillissant, tout comme le vaccin antigrippal à forte dose que nous administrons aux adultes plus âgés », a déclaré l’immunologiste Dawn Bowdish, cochercheuse principale et professeure à la Faculté de médecine de l’Université McMaster. « L’intervalle plus long entre la première et la deuxième dose peut également avoir donné à la réponse immunitaire plus de temps pour parvenir à maturité ».
L’étude, qui a été menée en partenariat avec Schlegel Villages, St. Joseph’s Health System et Health Sciences North Research Institute, a récemment été publiée dans The Journal of the American Medical Directors Association et s’est appuyée sur des échantillons de sang prélevés sur 138 résidents de huit établissements de soins de longue durée en Ontario entre mars et juillet 2021.
« Les membres de notre équipe, les résidents et les proches qui se sont portés volontaires pour soutenir cette étude étaient fiers de le faire et nous leur sommes reconnaissants de leur engagement dans cette importante recherche », a déclaré James Schlegel, président et chef de la direction de Schlegel Villages. « De même, l’équipe de chercheurs de McMaster doit être félicitée pour avoir transmis rapidement ces résultats d’une importance cruciale aux décideurs afin que nous puissions faire tout notre possible pour que les personnes les plus vulnérables aux effets de la COVID-19 soient aussi protégées que possible. »
« Nous sommes fiers de participer à cette importante recherche avec l’Université McMaster qui vise à comprendre l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 chez les résidents d’établissements de soins de longue durée », a déclaré David Wormald, vice-président, Soins aux personnes âgées, St. Joseph’s Health System. « La pandémie a été particulièrement difficile pour les résidents et le fait de mieux comprendre leur réponse immunitaire permettra aux centres d’être plus sûrs alors que nous continuons à faire face aux défis posés par la COVID-19. »
« Les résidents des établissements de soins de longue durée, en raison de leur âge avancé et de leur état de santé général moins bon, voient leurs anticorps disparaître plus rapidement après la vaccination que les populations plus jeunes et en meilleure santé », déclare Tim Evans, directeur administratif du GTIC. « Bien que les résultats des études financées par le GTIC comme celle-ci soutiennent la nécessité d’une troisième dose de vaccin pour cette population, il reste à déterminer si cela conférera une réponse adéquate en anticorps à long terme et, par conséquent, d’autres mesures de prévention des infections et de protection dans les maisons de retraite continuent d’être de la plus haute importance. »
L’équipe de recherche travaille également avec des partenaires scientifiques du ministère de la Santé de l’Ontario, de Santé publique Ontario, de l’Université de Toronto, de l’Hôpital général St. Mary’s et de l’Université de Waterloo. PointClickCare Technologies et la Lung Health Foundation financent également cette recherche.
Breznik JA, Zhang A, Huynh A, Miller MS, Nazy I, Bowdish DM, Costa AP. Antibody Responses 3-5 Months Post-Vaccination with mRNA-1273 or BNT163b2 in Nursing Home Residents. Journal of the American Medical Directors Association. 2021 Nov 1. Doi: 10.1016/j.jamda.2021.10.001
Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) à la fin d’avril 2020 pour catalyser, soutenir, financer et harmoniser la recherche sur l’immunité contre le SRAS-CoV-2 à l’intention des décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux qui s’emploient à protéger les Canadiens et à limiter les répercussions de la COVID-19. Jusqu’à présent, le GTIC a financé plus de 100 études au Canada, lesquelles donnent un aperçu capital des taux, des tendances, de la nature et de la durée de l’immunité découlant de l’infection par le SRAS-CoV-2 et des vaccins contre la COVID-19. Le GTIC est supervisé par une équipe de direction bénévole composée de chercheurs et de décideurs de premier plan provenant de partout au pays. Le GTIC et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec divers partenaires, y compris des gouvernements, des autorités sanitaires, des établissements, des organisations de santé, des équipes de recherche et d’autres groupes de travail, en plus de mobiliser des communautés et des intervenants. Pour en savoir plus, consultez le site www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/.
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